Agenda culturel, tourisme et loisir en Haute-Loire

La Marmotte du Mézenc

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Publié le 16/08/2017

Introduite il y a un peu moins d’une quarantaine d’années, la « Marmotte Alpine du Mézenc » semble s’être parfaitement adaptée aux conditions de vie des hauteurs altiligériennes et ardéchoises. Majoritairement acceptée et appréciée de la population locale, elle à su devenir au fil du temps un animal emblématique, dont l’observation ne cesse de réjouir promeneurs et vacanciers…

La Marmotte Alpine à l’aise en Haute-Loire

Historiquement absente en Auvergne, la Marmotte Alpine (Marmota marmota) a progressivement été introduite au niveau des étages montagnards et subalpins du massif du Mézenc, durant les années 80, par la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Ardèche et le Service Départemental de Garderie de l’ONC. Cette introduction avait alors pour but d’enrichir la biodiversité locale. Elle visait notamment à soutenir le retour, et favoriser l’installation à plus long terme de grands rapaces tels que l’aigle Royal, pour qui elle constitue un met de choix. Ce dernier à régulièrement été observé sur le secteur, sans qu’une présence sédentaire ne puisse être affirmée pour l’heure… La présence avérée de couples d’aigles royaux nicheurs non loin de là, en Ardèche, laissent raisonnablement penser qu’une telle probabilité est tout-à-fait envisageable, voire probablement en cours…

Marmotte Adulte sur le massif du Mézenc en Haute-Loire

Marmotte Alpine (Marmota marmota)

Le massif du Mézenc et ses environs :  un habitat favorable

Situé à la limite du bassin atlantique formant un plateau, et du bassin méditerranéen au versant pentu ; avec ses grands espaces de moyenne montagne, ses landes et ses prairies alternant avec les zones forestières, le secteur du Mézenc apparaissait comme le site idéal pour l’installation du rongeur qui ne s’y est guère trompé. Les marmottes se sont en effet particulièrement bien adaptées à leur nouvel habitat, ainsi qu’aux conditions climatiques rugueuses, mais favorables à leur cycle de vie naturel : étés courts et frais succédant à de longs hivers neigeux, durant lesquels ces dernières entrent en phase d’hibernation.

De 108 individus initialement introduits dans le massif du Mézenc de 1980 à 1991, la population de marmottes alpines a approximativement quintuplé. Elle s’organise au sein de 148 groupes familiaux, répartis sur 37 communes actuellement.

Monts d’Ardèche à la frontière du département de Haute-Loire

Relativement bien acceptée des riverains pour qui elle est devenue une véritable « icône locale », la marmotte est une espèce protégée en Haute-Loire ainsi qu’en Ardèche, ce qui n’est pas sans provoquer quelques craintes quant-à sa prolifération… La présence du rongeur est notamment pointée du doigt par certains agriculteurs en raison de l’activité fouisseuse de l’animal qui peut générer des risques de blessures (entorses, fractures) sur les bovins

Une population au développement régulièrement suivi

Depuis 1988, ce sont plus de 200 km2 qui sont observés de manière annuelle, d’avril à septembre – période durant laquelle cinq comptages sont effectués pour chaque groupe familial, ainsi que le recensement des nouveaux foyers. Ce suivi réalisé avec l’appui d’un réseau de volontaires locaux (SD 43, ONEMA, ONF, agriculteurs, naturalistes, chasseurs, randonneurs, etc.), doit permettre d’observer le développement de la population des marmottes, et déterminer si son implantation s’oriente vers un processus en déclin ou plutôt invasif.

En 2016,  527 marmottes ont été recensées sur le secteur du Massif du Mézenc, ce qui laisserait penser à une certaine stabilisation démographique*.

* À noter : que de mauvaises conditions hivernales telles que cela a déjà pu se produire par le passé, peuvent conduire à la disparition de près de la moitié de la population en quelques semaines.

Marmotton profitant du soleil printanier

Observer les marmottes en milieu naturel

La présence de marmottes dans un cadre naturel grandiose tel que celui des Estables et ses environs, s’est progressivement révélé être d’un véritable attrait au point de vue touristique. Face à la curiosité et l’intérêt des nombreux randonneurs qui parcourent chaque année les chemins du massif, des activités se sont développées autour  du sympathique rongeur. À l’image des Guides Nature Randonnée, certains prestataires accompagnateurs sports & nature du coin, proposent des sorties d’observation commentées, afin de permettre une meilleure connaissance de l’animal, mais aussi de transmettre quelques messages de prévention en vue de sa préservation. Équipés de jumelles et longues-vues, vous cheminerez dans les environs du Mont Mézenc, l’occasion aussi de découvrir plus généralement la faune et la flore exceptionnelles de la région.

NB : lors de la phase dite d’observation il est recommandé de ne pas s’éloigner des sentiers, ne pas s’approcher trop près des terriers et de leurs habitants, bien que ces derniers puissent se montrer peu craintifs dans certains cas. Il est également interdit de les nourrir, et il est évidemment préférable de ne pas être accompagné de votre chien, cause d’accidents réguliers…

Sébastien, accompagnateur montagne avec un groupe de jeunes observateurs


Galerie photo : La Marmotte du Mézenc


Plus d’infos sur la marmotte Alpine du Mézenc

  • MARMOTTE ALPINE

    Nom binominal : Marmota marmota

    Morphologie : Animal trapu, oreilles petites, corps massif, cou à peine marqué.
    Taille adulte (tête + corps) : 50 à 60 cm
    Poids adulte : variable selon les saisons et le sexe (2,8 à 6 kg).
    Fourrure : épaisse et de couleur variable (mélange de bruns plus ou moins foncés, beige, fauve, gris foncé).

  • Hibernation : en période hivernale les marmottes entrent dans une phase de léthargie profonde qui se caractérise par une température corporelle très basse et un ralentissement considérable de toutes les fonctions métaboliques.
    Reproduction : L’accouplement a lieu dans les 15 jours suivant la sortie d’hibernation, soit aux environs de la mi-avril.
    (Une particularité : la période de fertilité annuelle de la femelle est de 24 heures seulement.)
    Période de gestation : La gestation dure de 33 à 35 jours.
    Naissance : en mai-juin.Il n’y a qu’une portée annuelle de 2 à 4 petits en moyenne.
    Sevrage : au bout d’une quarantaine de jours.
    Maturité sexuelle : est estimée à 3 ans chez les femelles.

  • La marmotte est pincipalement un herbivore

    Elle se nourrit d’une grande variété de plantes, mais choisit de préférence les fleurs de Dicotylédones. Son régime alimentaire varie au cours des saisons, et se compose également d’une certaine quantité d’invertébrés.