Sa majesté le Cerf – seigneur des bois en Haute-Loire

Réintroduit en Haute-Loire en 1965 par la fédération de chasse avec une dizaine d’individus relâchés à Aubazat et Monistrol-d’Allier, le cerf élaphe s’est visiblement bien (ré)acclimaté aux paysages des gorges de l’allier, dont il avait disparu depuis de nombreuses années…

Le plus grand des animaux sauvages en France

Animal emblématique des forêts du massif central, le cerf impressionne tant par sa taille imposante (un mâle adulte peut mesurer 1,80 m de hauteur de tête et peser jusqu’à 250 kg), ses solides bois affutés qu’il arbore fièrement, que par son agilité et sa puissance .
En Haute-Loire on le retrouve sur des secteurs à faible densité de population humaine, principalement dans l’ouest du département le long des gorges de l’Allier. À ce jour considérées comme non menacées, les populations de grands cervidés avaient fortement régressé en France à la suite de la révolution, et le droit donné à tout citoyen de pouvoir le chasser. Une chasse intensive (notamment en périodes de guerres propices au braconnage), avait conduit à une diminution drastique de son aire de répartition. Le cerf et la biche avaient en effet complètement disparu du territoire altiligérien, jusqu’à leur ré-introduction durant les années 60.

Mode de vie et reproduction

Les cervidés sont des animaux crépusculaires et nocturnes, vivant la majeure partie du temps en milieu forestier où ils trouvent refuge, protection et tranquillité. Leur habitat s’étend des forêts de feuillus aux futaies de résineux, en plaine ou bien en montagne. Herbivores, ils se nourrissent principalement d’herbages, de feuillages, d’arbrisseaux et de fruits.

Ces animaux grégaires et sociables s’organisent selon différentes formes de structures sociales appelées hardes, allant de 3 à 8 individus en forêt, jusqu’à plusieurs dizaines en milieu ouvert.  De décembre jusqu’à août, les adultes des deux sexes vivent séparément. Ainsi, la cellule familiale classique se compose généralement d’une biche et ses deux jeunes faons, celui de l’année en cours, né durant le printemps, et celui de l’année précédente. On parle alors de « biche suitée ».

Une majestueuse ramure en guise de couronne

Seul le mâle porte des bois ramifiés… Ces derniers apparaissent vers l’âge d’un an (le jeune mâle est alors appelé daguet), et tombent chaque année à la fin de l’hiver pour repousser aussitôt sous le velours, durant une période de 3 à 4 mois. Leur taille augmente à chaque repousse, et contrairement à une croyance largement répandue, le nombre de cors (aussi appelées andouillers), n’a pas de rapport direct avec l’âge de l’animal. La ramure du cerf connaît son apogée vers l’âge de 8 à 10 ans, puis régresse au delà de 12 à 15 ans.

Le Brame du Cerf

Le brame désigne à la fois le cri rauque et retentissant du mâle (entre rugissement et du mugissement), et d’autre part la période du rut qui s’étend de début septembre à mi-octobre. Aussi appelé raire, il est provoqué par l’état physiologique des biches, et une augmentation du taux de testostérone chez le mâle. Sa signification n’est pas clairement déterminée, il semble qu’il ne soit pas un appel des biches, mais plutôt l’exutoire d’une tension intérieure très forte et un critère de jugement mutuel.

Le mâle ayant autorité sur une harde de femelles, les surveillera de manière intensive en période de rut, afin de favoriser ses chances d’avoir une descendance. Ces dernières ne restent en effet sexuellement réceptives qu’une seule journée par an. Durant cette période, il est possible d’observer les mâles adultes s’affronter au cours de violentes joutes, qui peuvent connaître une issue tragique, avec de graves blessures, et parfois la mort d’un voire des deux combattants. Il arrive parfois que deux prétendants au trône se retrouvent le bois enchevêtrés de telle sorte, qu’ils finissent tous deux par périr d’épuisement, accrochés l’un à l’autre… Durant ces âpres combats, un troisième prétendant plus opportuniste peut d’ailleurs profiter de l’attention détournée de ses deux concurrents les plus fougueux, pour réaliser sa « petite affaire » discrètement, assurant ainsi à sa manière à la diversité génétique de la harde… La chance sourit aux audacieux dit-on !

Des sorties et ateliers pédagogiques pour mieux le connaître…

Dans les gorges de l’allier des randonnées et sorties pédagogiques se développent autour de la thématique du cerf, en particulier durant la période du brame. À l’image de l’association Les Pieds à Terre, différents organisme associatifs ou privés proposent randonnées, ballades contées, et ateliers à destination des enfants et des adultes. Le public est ainsi invité entre deux explications, à venir tendre l’oreille pour écouter le fameux brame, et avec un peu de chance : observer l’animal en milieu naturel à partir de l’observatoire d’Arlet.

NB : Pour découvrir et pourquoi pas observer le majestueux roi des forêt, plusieurs associations à l’image de Panpa Haut-Allier, La vie ou encore Les Pieds à Terre, mais aussi dans un cadre professionnel avec les Guide Nature Randonnée, proposent des informations et des conseils avisés. L’animal n’appréciant pas la présence humaine outre mesure, il est recommandé de ne pas tenter de s’approcher, même pour faire de jolies photos. Le mâle adulte peut se montrer relativement agressif en période de rut…

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Galerie – Sa majesté le cerf en Haute-Loire

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Plus d’infos sur le cerf

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Remerciements

– Pierre Ribeyre et l’association Les Pieds à Terre.
– Guides Nature Randonnée.
– Hugue Giraud et la Fédération de chasse de Haute-Loire, pour les infos.
– Gérard Lebaron pour ses superbes photos.

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