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Abbaye romane Saint-André de Lavaudieu

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Au cœur de Lavaudieu, village au cachet médiéval avec ses ruelles, ses maisons de vignerons et son pont de pierres, l’abbaye Saint-André a su conserver l’unique cloître roman de la région Auvergne, dont le réfectoire dispose d’une remarquable fresque murale du début du XIIIe siècle.


Histoire de l’abbaye Saint-André

Petit écart de Brioude, Lavaudieu apparut pour la première fois dans les cartulaires au début du Xe siècle, sous le nom de Comps (Cumis), mais fut promue à un grand destin grâce à Robert de Turlande. Né aux premières heures du XIe siècle, ce dernier était issu d’une famille noble d’Auvergne et fut confié dès son plus jeune âge aux chanoines de Saint-Julien de Brioude qui se chargèrent de son éducation. Entré dans les ordres du chapitre qui l’avait instruit, il rejoignit pourtant l’abbaye de Cluny pour y apprendre les règles bénédictines avant de se rendre à Rome. En 1043, après avoir entrepris un pèlerinage à Notre-Dame du Puy-en-Velay, il décida de se retirer sur le plateau du Livradois avec deux compagnons et de s’installer près d’une petite chapelle dédiée à Saint Vital et à Saint Agricola.

Un monastère bénédictin.

Les trois ermites entreprirent de restaurer l’édifice abandonné, s’abîmant dans la prière et la dévotion. Ils défrichèrent la forêt alentour pour y bâtir des cabanes et se livrèrent à une agriculture vivrière. Une attitude pieuse, courageuse, qui ne manqua pas d’intriguer les gens du cru dont certains, touchés par la grâce divine, les rejoignirent de plus en plus nombreux au point de former une petite communauté religieuse. Dont certains, touchés par la grâce divine, les rejoignirent au point de former une petite communauté religieuse. Ce fut alors que Robert de Turlande entreprit la construction d’un monastère obéissant à la règle de Saint Benoît.

La maison de Dieu.

Sous la protection de Rançon, évêque d’Auvergne, le monastère se vit confier un certain nombre d’églises du diocèse ruinées par les guerres, et connut une forte renommée sous le nom de Casa Dei, la maison de Dieu, richement doté par les vicomtes d’Auvergne ou les seigneurs de Mercoeur et du Livradois. En septembre 1052, une charte de roi Henri Ier constitua le monastère en couvent de la Chaise-Dieu, sous la protection du pape Léon IX.

Un prieuré réservé aux femmes.

Ce fut à cette époque que Robert de Turlande reçut de Raoul de Lugeac, abbé de Brioude, le village et la vallée de Comps, à une trentaine de kilomètres de La Chaise-Dieu, au confluent de la Sénouire et de l’Allier, qui abritait une église dédiée à Saint André. Robert de Turlande décida d’y bâtir un prieuré, réservé aux religieuses. En 1070, la fille du comte d’Auvergne, du Velay et du Gévaudan s’y retira, assurant la notoriété de l’endroit d’une part et l’afflux de donations d’autre part.

Une nef peinte.

Au XIIe siècle, l’église prieurale, le cloître et plusieurs bâtiments furent bâtis et en 1176, une bulle du pape Alexandre III en assura protection et privilèges, et en confirma les nombreuses propriétés. Au développement de la communauté religieuse s’ensuivit le peuplement du hameau de Comps qui accueillit ainsi de nombreux villageois sur les berges de la Sénouire. Au XIIIe siècle, des chapelles furent construites du côté nord de l’église puis, au siècle suivant, la nef fut décorée de nombreuses scènes bibliques dont la Crucifixion et la Passion du Christ.

La vallée de Dieu.

A la fin du XVe siècle, sous le règne de Charles VIII, les Bénédictines du monastère de Saint-André-de-Comps (Sanctus Androeas de Cumis) optèrent pour l’appellation Vallis Dei, la vallée de Dieu, qui deviendra Lavaudieu au fil du temps. Sous François Ier, l’abbaye passa en commende du roi tandis que les chanoinesses abandonnaient la vie communautaire chère à saint Benoît pour s’installer dans des maisons individuelles bâties le long de la rivière et connaître ainsi une vie plus confortable.

Un patrimoine restauré.

A l’instar de nombreuses communautés religieuses, celle de Lavaudieu fut dispersée à la Révolution, alors que n’y demeuraient plus que neuf sœurs et trois converses. Les bâtiments furent laissés à l’abandon, vendus au titre des biens nationaux à des agriculteurs locaux qui en réservèrent l’usage à leurs pratiques agricoles, voyant par ailleurs le clocher octogonal tronqué à la demande des Révolutionnaires en quête d’une égalité parfaite. Enfin classé dès la deuxième moitié du XIXe siècle, cet héritage auvergnat unique bénéficia de nombreuses restaurations tout au long du XXe siècle. (Les chapiteaux de la galerie sud ainsi que certaines colonnes sont notamment des créations du sculpteur contemporain auvergnat Philippe Kaeppelin)

Pierre Grammat

À Propos de l’auteur : » en savoir plus sur Pierre Grammat, auteur du roman historique Les Enfants de Durandus .


Galerie Photo Abbaye romane Saint-André de Lavaudieu


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Géolocalisation

Coordonnées GPS : 45.262322, 3.454556