Château d’Arlempdes

Entre Vivarais et Velay, dominant un village classé parmi les 150 plus beaux de France, le château d’Arlempdes conjugue patrimoines historique et naturel.

Au cœur d’une région occupée avant notre ère par des Ligures qui se partageaient alors entre Vellaves, Arvernes et autres Rutènes, Arlempdes serait certainement restée inconnue des livres d’Histoire si sa situation géographique n’en avait fait un lieu de défense idéal. En effet, le site s’insère dans une boucle de la Loire et se voit dominé par un piton rocheux d’origine volcanique de quelque 80 mètres de haut qui forme un belvédère privilégié pour observer les vallées avoisinantes. Un site défensif dont les Romains mesurèrent toute l’importance en installant non loin de là un camp militaire.

Une région dévastée par les invasions.

A la chute de l’Empire romain, l’Auvergne fut dévastée par les incursions barbares : Vandales, Wisigoths puis finalement Francs qui s’y installèrent. Au VIIIe siècle, le comté du Velay revint à Charlemagne qui nomma roi d’Aquitaine son fils Louis dit Le Pieux. Le siècle suivant ne fut guère favorable au Velay qui souffrit des incursions sarrasines avant d’être réuni à l’Auvergne en un même comtat, deux provinces qui furent l’objet d’innombrables luttes de pouvoir et de territoire.

Le pays de Velay se peuple.

Devenu vassal des comtes de Toulouse, le pays vellave se peupla et s’urbanisa. Ce fut à cette période qu’une petite chapelle fut édifiée sur le site d’Arlempdes, une bâtisse religieuse autour de laquelle s’agglomérèrent quelques maisons paysannes qui formèrent un hameau. Un toponyme dont l’étymologie reste obscure même si certains avancent qu’il proviendrait du mot celte Ar Nemeton qui désigne un sanctuaire, laissant ainsi à penser qu’un temple païen avait précédé la consécration de la chapelle.

La forteresse des Montlaur.

Il faudra néanmoins attendre le XIIIe siècle pour qu’une forteresse soit construite au sommet du piton rocheux autour d’une chapelle construite au siècle précédent. Ce château fort, littéralement fondu dans la roche basaltique au bord de la Loire, devenait ainsi proprement imprenable. Une construction qui apparut dans l’Histoire en 1267 dans une bulle du pape Clément IV, époque où le fief d’Arlempdes fut érigé en baronnie. Les propriétaires du lieu, seigneurs de Montlaur, firent de l’endroit un haut lieu défensif.

Rattaché à la France et à la famille de Poitiers.

Aux premières heures du XIVe siècle, Le Velay fut définitivement intégré au domaine royal de France puis fut rattaché au Languedoc. Ce qui n’éteignit pas les luttes entre évêques et seigneuries locales, conduisant à de nombreuses dévastations dans les villages, objets notamment des pillages des compagnies de mercenaires. Au siècle suivant, Anne de Montlaur épousa Charles III de Poitiers, lui apportant ainsi en dot le domaine d’Arlempdes. Ce fut l’âge d’or du château qui connut de nombreux travaux d’aménagement, notamment l’établissement du logis seigneurial.

Une citadelle imposante.

Protégé par son milieu naturel mais aussi par d’imposants remparts avec tours d’angle et de flanquement, rondes et carrées, le château s’étendait sur une superficie d’un hectare environ, à pic de l’éperon basaltique. Et possédait sa propre chapelle construite de pierres de tuf volcanique rouge, aux dimensions réduites avec une surface de 35 m2 seulement ainsi qu’une tour étroite, probablement destinée au guet. Des bâtiments originels auxquels fut adjoint au XVe siècle le quartier d’habitation d’une vingtaine de mètres de longueur.

Conquis par les Protestants lors des guerres de Religion.

Au cours des guerres de Religion, alors que le pays de Velay se partageait entre Catholiques et Réformés, la forteresse alors administrée par la famille de Goys, céda aux attaques des Huguenots qui, de cette base fortifiée, mirent à sac toute la région. Mais les hommes du capitaine protestant Antoine de La Garde-Chambenas furent battus par les troupes de la Ligue catholique quelques années plus tard et le domaine revint à ses propriétaires.

Un patrimoine architectural en cours de restauration.

Tout au long du XVIIe siècle le domaine passa de mains en mains : familles de Serres, Scipion de Beauvoir, Laval, avant d’être peu à peu abandonné au siècle suivant, ses pierres servant à la construction des maisons villageoises. Alors que le château avait été inscrit aux Monuments Historiques dans l’entre-deux-guerres, ce ne fut que dans les années 1960 que les descendants de la famille de Goys rachetèrent le domaine et entreprirent de le restaurer afin de rendre à Arlempdes, classé parmi les plus beaux villages de France, son patrimoine historique.

Pierre Grammat
À Propos de l’auteur : » en savoir plus sur Pierre Grammat, auteur du roman historique Les Enfants de Durandus .

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Galerie Château d’Arlempdes

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Infos pratiques

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Géolocalisation

Point GPS : 44.866297, 3.923627

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