En Haute-Loire chacun a entendu parler de la bête du Gévaudan, notamment pour la raison qu’une partie des faits se sont déroulés aux alentours de Saugues, où un musée lui a d’ailleurs été consacré… Mais saviez vous qu’il existait chez nos voisins et amis Lozériens, un parc zoologique dédié à cet animal souvent controversé ?
Le parc des Loups du Gévaudan
C’est en 1961 que Gérard Ménatory, journaliste à Midi Libre, recueille ses deux premiers loups dans la forêt de Bialowieza en Pologne. Il décide alors de les introduire au sein de sa réserve privée de 3 hectares au Chastel Nouvel, un petit village près de Mende. Un an plus tard le parc animalier du Gévaudan voit le jour à Sainte-Lucie, on peut y trouver une dizaine d’espèces animales européennes dont 5 loups. En 1971, la horde de Gérard Ménatory qui compte alors une quinzaine de spécimens, est transférée dans le parc. C’est seulement en 1985, que ce lieu leur sera finalement entièrement consacré. Au fil des années, plusieurs sous-espèces seront introduites créant l’intérêt croissant du public, avide de découvrir cet animal souvent décrié. Le 3 mars 1991, ce sont pas moins de 80 loups sauvés par la fondation Brigitte Bardot qui sont installés dans un parc de 4 hectares. Le parc compte à ce jour une centaine de loups et a fêté en 2015 son 30ème anniversaire.
Loups de Sibérie
Une visite guidée au contact du loup…
La visite du Parc à loups du Gévaudan se fait en compagnie d’un guide passionné (un vrai mordu !!!), en la personne de Sylvain Macchi (Responsable zootechnique), qui parcourt l’hémisphère nord depuis une trentaine d’années sur la trace des loups et autres superprédateurs. La promenade s’articule autour de 5 enclos consacrés aux différentes sous-espèces : loups du Canada, loups de Pologne, loups de Sibérie, loups Arctique et loups de Mongolie. Elle offre ainsi l’opportunité aux visiteurs de s’approcher à quelques mètres (parfois centimètres) de l’emblématique « Canis Lupus », et de l’observer dans son quotidien, au cœur d’un habitat naturel adapté.
Loup Arctique
Le Loup, animal controversé pourtant inoffensif pour l’homme
Le loup vit au sein d’une organisation sociale spécifique parfaitement hiérarchisée : la meute. Cette structure sociale est primordiale pour son développement et sa survie. On y trouve le couple Alpha (top dogs) qui joue le rôle de meneurs. Le mâle et la femelle Alpha prennent les décisions nécessaires au bien être de la meute, ils sont les seuls à se reproduire, et ils assurent également la défense du territoire de la meute. Hiérarchiquement inférieurs, on trouvera les individus Bêta (les lieutenants), ils ont pour rôle de maintenir la hiérarchie en place et peuvent si besoin venir en aide au couple alpha dans l’éducation et le nourrissage des petits. Le loup dit : Oméga est lui aussi indispensable quant-à la survie de la meute, bien qu’il en occupe le dernier rang. Ce dernier a souvent pour vocation d’apaiser les tensions au sein du groupe. C’est en effet sur lui/elle que se déverse toute l’agressivité de ses congénères… Bref pas le meilleur rôle !
Bébé loup de Mongolie
Le loup est un animal qui souffre d’une image passéiste issue de croyances populaires, il semble en effet qu’il soit trop souvent victime de préjugés, toujours négatifs et la plupart du temps infondés. Ce dernier ne représente en aucun cas un danger pour l’homme, les proies qu’il convoite étant principalement quadrupèdes. Bien entendu sa présence représente une contrainte pour les bergers dont les troupeaux peuvent se retrouver être victimes d’attaques, mais des solutions existent… Il suffit tout simplement de traverser les Alpes pour s’en rendre compte. Nos voisins italiens en sont un exemple criant… Bien que la population de loups soit en Italie bien plus importante qu’en France, le nombre avéré d’attaques semble pourtant tout-à-fait moindre…
« Promenez-vous dans les bois, même si le loup y est… Évitez simplement de courir à 4 pattes…! »
Sylvain Macchi
La visite permet une immersion totale dans le monde de ces animaux à la fois mystérieux et fascinants… Une rencontre insolite avec un prédateur loin de mériter l’image négative qui lui colle encore à la peau… ou aux poils !
Myriam Aktepe
